LaTeX ou plutôt LATEX est un outil de publication. Ça n'est pas un traitement de texte, ici on compose un texte un peu comme le ferait un imprimeur. Alors quel genre de document produit-on avec LaTeX ? Pour répondre à cette question je vous propose de consulter cette galerie.
Je pense que son usage est des plus profitables en sciences humaines, en sciences sociales, en sciences juridiques, ou même en ébénisterie pourquoi pas, dès lors que vous devez produire un texte soigné, et d'autant plus que ce texte sera long, d'autant plus que aurez besoin d'alphabets exotiques, ...
Je ne suis pas le seul à le penser, à ce sujet, un peu de lecture sur le site Linux et les choses.
En très gros, la conception de la chose est historiquement issue d'une volonté d'avoir une mise en page correcte de formules mathématiques. Ce qui surtout intéressant, c'est que LaTeX permet d'avoir une mise en page correcte, tout court. Tout à fait correcte même, à contrario des logiciels de traitement de textes, qui peuvent toutefois être moins mauvais si vous vous en donnez la peine. Mais vous les connaissez ces petites bêtes, une fois que la forme de votre texte est parfaite, vous devez changer une virgule et c'est le drame, vous ne retrouverez jamais votre mise en forme ! LaTeX vous permet de composer simplement (si si !) un texte de manière parfaite (la plupart du temps, on peut toujours être plus royaliste que etc.).
La principale différence entre LaTeX et un traitement de texte quand vous produisez un gros document, réside dans l'investissement du temps de mise en forme. Avec LaTeX cela peut prendre du temps au début, vous devez apprendre le système (la première fois) ou vous cherchez une fonctionnalité précise (là il vous faut la trouver dans la jungle des possibilités offertes). Une fois que c'est au point, c'est bon, l'effort peut être concentré sur le fond. Avec un traitement de texte, l'effort passe du fond à la forme constamment, et la forme commence à devenir un vrai problème quand vous devez rendre votre document la veille ou la semaine d'avant et que tous vos styles sont devenus invalides suite à un problème mystérieux (vous avez certainement une anecdote du genre en réserve, ne dites pas le contraire).
Ça m'est arrivé systématiquement lors de mes travaux universitaires tapuscrits. Tous sauf ma thèse, rédigée grâce à LaTeX (désolé pour ce ton de vendeur de téléachat, mais c'est vrai...) ! Et pourtant (là je place une de ces belles anecdotes dont je parlais plus haut), à la dernière minute, mon directeur me demandait de rajouter des guillemets autour des citations. Je n'eut que quelque caractères à modifier et mes quelques centaines de citations se sont vues rajouter les fameux guillemets.
Autre gros avantage de LaTeX, un peu déconcertant quand on en a pas encore pris l'habitude, c'est que pour fonctionner correctement votre texte doit être structuré. Ici le logiciel vous condamne à une bonne pratique lors de la rédaction de votre œuvre. On vous aide à être agile, elle est pas belle la vie ? Pour en remettre une couche allez lire le texte de Allin Cottrell Traitements de Texte: Stupides et Inefficaces.
Le rendu de base entre LaTeX et un traitement de texte est assez différent. LaTeX a de belles polices fines. Les marges latérales sont souvent importantes, ce qui est une règle en composition, mais qui donne une impression de vide par rapport au traitement de texte. Il en va du confort de lecture. Beaucoup de détails apparaissent, LaTeX décale ces marges pour placer une reliure etc.
J'écris la source de mon document dans un fichier de type texte puis je demande à LaTeX de traduire mon fichier source en beau document. La source est divisée en deux parties : un préambule qui annonce la mise en forme du texte et le texte lui même.
Un exemple minimal serait :
Pour bien débuter, lisez de la documentation pour débutant, il y en a plein, c'est bien fait. Mais les sciences sociales et l'ébénisterie arrivent après les math et l'informatique dans le monde de LaTeX alors ce qui est spécifique à leurs disciplines n'est que peu (pas ?) traité. Allez voir par exemple sur
Vous y trouverez pour tous les goûts et tous les niveaux, bien mélangé pour vous faire une idée de la chose. Il y aussi Gutenberg, le groupe francophone des utilisateurs de TeX, très intéressant, aussi bordélique que le reste, éditant des cahiers érudits. Justement un peu trop érudit pour commencer...
Les conseils donnés sur cette page sont indicatifs. Ils représentent souvent un choix parmi beaucoup de possibilités. Un choix partial mais d'expérience, vous gagnerez du temps en le suivant, vous gagnerez de la connaissance de LaTeX en ne le suivant pas.
L'en-tête du fichier source est souvent déconcertant pour le néophyte. Une fois combiné votre petit fond de sauce, vous le réutiliserez dans tous les plats sans vous en préoccuper outre mesure.
Imaginons que écriviez un mémoire, dans ce cas vous commencerez par un
Vous voulez une mise en page en français bien sur :
Et je tiens pour sur que vous utilisez un système francisé avec de beau accents, il vous faut donc spécifier l'encodage des caractères :
Comme je suis maniaque, je veux une vrai typographie française selon les normes de l'Imprimerie nationale :
De plus, vous devez certainement fournir votre mémoire avec un interligne spécial pour sa correction, il faut le préciser dès le préambule :
puis dans le corps du document, on change l'interligne par :
Il est maintenant temps de se consacrer au document :
La page de titre ne vous satisfera certainement pas, elle est cependant très bien ainsi pour des versions provisoires. En plus elle affiche la date de LaTeXposition (il est beau mon mot valise LaTeX + composition). Erreur à ne pas commettre, remuer ciel et terre pour trouver une putative classe de document adaptée au millimètre à la page de couverture demandée par votre école/université. book est ce qu'il vous faut, nous adapterons la couverture plus tard.
De manière générale privilégiez ce qui est livré d'office avec votre version LaTeX. C'est déjà très vaste et ce que vous pouvez trouver à rajouter sur le web est encore plus vaste, et pas toujours compatible. Vous passerez certainement plus de temps à chercher un paquet tout prêt pour faire exactement ce que vous voulez qu'à modifier une petite commande sur un paquet générique que vous avez déjà. Vous en trouverez beaucoup de ces versions customisées proches de ce que vous voulez, proches mais encore à adapter. Votre besoin vient-il d'une habitude acquise sur un traitement de texte ou est-ce qu'il correspond à une réelle nécessité ? Économisez votre temps et votre énergie en utilisant ce qui est fourni par défaut, sauf si on vous demande expressément d'utiliser un style adapté. Beaucoup de revues de haut rang possèdent leur propre style LaTeX, pas encore vraiment dans les sciences molles et l'ébénisterie, il faut le reconnaître.
LaTeX est fait pour des textes structurés, structurons.
La commande \chapter{Nom_du_Chapitre} débute un chapitre, la commande \tableofcontents place la table des matières. Une * permet de ne pas afficher un chapitre dans la table des matières.
Attention, il vous faudra passer votre fichier source deux fois par le moulin latex, la première relève les commandes de chapitrage, la seconde génère la table des matières.
Comme nous utilisons la classe book nous pouvons profiter des niveaux suivants, dans l'ordre décroissant :
Ce qui nous donne 7 niveaux, de quoi faire, même s'il est possible d'en rajouter pour les gros consommateurs.
Comme l'indique le titre, si vous lisez pour la première fois, allez plus loin, sautez ceci. Quand vous chercherez à parfaire votre table des matières, à aller plus loin, revenez ici.
Le nom de ma partie, de mon chapitre est trop long dans la table des matières :
Il n'affichera que « Images et imaginaires » dans la table.
Je veux faire que mon introduction soit mise en forme comme une partie et que la table des matières ne la compte pas comme telle :
Ce qui une fois décrypté donne : insère une partie « Introduction » non intégrée dans la table des matières, et génère une entrée pour la table des matières, de niveau part appelée Introduction.
Quand il est structuré, il est souvent plus agréable de travailler sur un texte en plusieurs parties logiques. Pour cela, il suffit d'éditer un nouveau fichier et de demander son inclusion dans le fichier d'origine.
le fichier sur lequel on fait agir LaTeX contient :
et le fichier chapitre1.tex
Voici venu le moment d'oublier la forme et de vous concentrer sur le fond, en effet vous pouvez laisser un large espace entre deux mots, LaTeX donne l'espace qu'il faut, vous pouvez laisser une espace normale avant une ponctuation, c'est LaTeX qui se charge de la rendre insécable, etc. Passer une ligne ou deux ou douze génèrent un nouveau paragraphe.
Toutefois certaines instructions sont nécessaires voici en vrac les plus courantes :
Le principe est de placer le moins possible d'instructions de forme pour dissocier au mieux le fond de celle-ci. Voici cependant quelques conseils pour rendre plus efficace votre source :
Occupez-vous de l'index au dernier moment, quand vous pouvez automatiser la recherche des mots/noms à indexer. Pour générer un index : dans le préambule, rajoutez :
Dans le corps du document, là où vous souhaitez voir votre index généré automatiquement : \printindex.
Vous fournissez les mots à indexer par la commande \index{mot} à l'endroit souhaité, par exemple pour un nom :
Enfin les petites machines peuvent s'activer :